ft. rachel bilson.
« On va la perdre vite. » La foule se pressait autour de moi. Je ne pouvais plus bouger. D'habitude, c'est moi qui soigne les personnes, d'habitude, c'est moi qui les sauve. Mais maintenant j'étais la victime. Mais alors qui allait me sauver ? Les voix autour de moi étaient fortes ne faisant qu'augmenter mon mal de tête. « Le masque le masque. » Ma vision était floutée. Je n'étais pas réellement là. Le souvenir de mon accident était très frais. Je l'avais vu, je savais que c'était lui.
-flashback- « Maman je ne veux pas retourner en Italie, je suis bien où je suis. » Me voilà dans ma voiture, en téléphonant. Je vous vois venir ce n'est pas bien de téléphoner en conduisant, mais voyez vous, j'aime enfreindre les règles car après tout elles sont faîtes pour ça non ? Bref, ma mère essayait tant bien que mal de me faire revenir alors que j'habitais à Sligo en Irlande pour le mariage de mon frère qui s'était trouvé une bonne petite italienne douée en cuisine. De ce côté là, j'étais un peu la risée de la famille. La dernière pizza que j'avais essayé de cuisiner avait fini à la poubelle, trop cuite. Du coup, elle voulait que je vienne à leur mariage. Le soucis est que les trucs supers romantiques n'étaient pas mon truc. Mais pour ma génitrice, il fallait que je vienne. « Mais ma chérie, ton frère se marie. Ce n'est pas tous les jours que ça arrive ! » Je soufflais d'agacement. Ma mère m'agaçait tout court. Les italiennes ont la réputation d'être envahissante et lourde. Ma mère était l'exemple type. Têtue comme une mule, il était dur de lui faire oublier une idée qui était passée dans sa tête. « Rooh, tu m'écoutes des fois ? Je n'aime pas les mariages. C'est pas parce que mon frère se marie qu'il faut que je fasse tous ces déplacements. Enfin j'ai des responsabilités maman. » Si elle me voyait, je crois bien qu'elle rirait. J'avais certes des responsabilités mais je n'étais en aucun cas responsable. Autonomie ? Non plus. En fait, j'étais un gros bébé âgé de 26 années. On est bien d'accord, ça craint. Elle commença à crier en italien, langue que je commençais à ne plus comprendre, cela m'énerva alors je raccrochai. Libération, je soufflais et reposais le portable sur le siège passager. J'eus le temps de remonter la tête pour regarder la route que je vis une voiture me foncer dessus. Le conducteur me semblait familier. Oui je le connaissais. Mon voisin, c'était mon voisin : Roméo. -fin du flashback-
J'étais sure que c'était lui. Ça ne pouvait être que lui. Ce visage angélique je le connaissais bien. Depuis mon aménagement dans ce petit loft, je l'avais repéré et avais essayé par tous les moyens possibles d'attirer son attention. Que des échecs. Ma vie était un pur échec. Je me sentais nulle. C'était peut-être pour ça qu'il m'ignorait si bien. « Vite, vite le masque à oxygène. » Oups mon cas avait l'air assez grave. Finalement, Roméo je ne sais pas si j'aurai le temps d'être ta Juliette. Désolée. Quoi qu'il doit bien s'en moquer de moi. Au fait, ça fait combien de temps que je parle toute seule là ? Je sentis quelque chose se poser sur ma bouche. Le masque. Tout de suite, mon cœur se remplit d'oxygène me permettant de respirer d'avantage. Ma vision devint tout de suite plus claire. Mon corps réagissait enfin. Beaucoup de collèges se trouvaient autour de moi. Comme par hasard, il fallait que j'ai un accident près de l'hôpital où je travaillais. Triste vie. Mon meilleur ami me regardait ébahi. Et ouais mec, boulet que je suis, fallait bien qu'un jour ça finisse à l'hôpital. Soudain la porte de ma chambre s'ouvrit sous un bruit violent. Que fut ma surprise quand je découvris qu'il s'agissait de Roméo ? Il m'avait donc suivie. Mon cœur précédemment inactif se mit à battre à mille feux. « Elle va bien ? » demanda-t-il avec son visage si mignon que j'aimais tant. Oui oui je vais bien. Tais toi, sinon je vais te sauter dessus. En fait non, je peux pas là. « Son état n'est plus critique. Vous êtes ? » Roméo souffla de soulagement. Oh c'est mignon, il était soulagé que j'aille mieux. Ou peut-être que tout simplement, il était rassuré que je ne meurs pas à cause de lui ce qui lui évitera de faire connaissance avec la justice. Je n'avais même pas pensé à porter plainte contre lui. Je prenais plutôt ça comme un message de cupidon. « Personne. » Il repartit comme il était venu. Triste vie.
Bref, moi c'est Melody Merotti et niveau chance, je vole pas haut.