○ Je n'avais pas eu une enfance difficile en soi.  Je venais d'une famille de huit enfants, trois filles et  garçons. Oui c'était beaucoup, mais j'aimais notre famille. Nous étions tous unis et partageons pleins de choses. Notre enfance en Italie s'était plutôt bien passée.  Nous habitions tous à Rome, dans une grande maison. Mais nos moyens financiers restaient tout de même modestes. Il était difficile de gérer une famille avec huit enfants. J'étais normal contrairement à deux de mes frères et j'étais né en bonne santé. Seulement, même âgé de quelques jours voire heures, on pouvait remarquer que j'étais un rebelle dans l'âme. Je ne me laissais pas faire par les sages-femmes et je n'étais calme seulement dans les bras de ma mère. Oui en fait, je rendais déjà fou à cet âge. Mes parents ne savaient pas à quoi ils s'attendaient avec moi. « Ce petit va se taire dis donc, j'en peux plus. » J'étais très agité pour mon âge et sachez que ce n'était que le début.

○ Je n'étais pas gentil avec mon frère Matteo. Je ne sais pas ce que j'avais contre lui mais quelque chose me dérangeait. Il avait tendance à être le centre du monde à cause de ses problèmes de santé. Moi ça me dégouttait qu'on fasse plus attention à lui qu'à moi. C'est vrai, on méritait tous le même amour mais visiblement il avait droit à plus. Il fallait toujours que je l'embête, que je sois derrière lui. Parfois, je lui faisais un peu trop mal et je regrettais tout de suite. Mais les démons qui se cachaient en moi me disaient et me forçaient de ne pas me sentir coupable. Il n'avait que ce qu'il méritait. C'était la faute de mes parents, pas la mienne. Dans l'école, je me mettais toujours à ses côtés, je le collais et le rendais fou. Il arrivait parfois que mes grandes sœurs me crient dessus mais je m'en fichais, je faisais ce que je voulais. « Matteo, casses-toi d'ici t'es sur ma place. » lui dis-je un jour où mon pauvre petit frère s'était installé à ma place. Je ne savais pas si il avait fait exprès mais en réalité je n'avais pas envie de le savoir. Il me regarda de ses petits yeux mais moi je n'avais pas pitié en voyant ça contrairement à d'autres qui le mettaient en position de victime. J'étais toujours comme ça avec lui et je me rendais bien compte que c'était parfois un peu trop. Mais cela aurait été bizarre de changer tout de suite non ? De devenir le gentil frère Fabio ! Oui alors il valait mieux rester ainsi.

○ J'étais maintenant âgée de 15 ans, et j'étais dans une école réputée de Rome.  Les profs ne m'aimaient pas mais je ne les aimais pas non plus. J'étais en pleine adolescence et je ne supportais personne. Ma mère devait se rendre plusieurs fois au bureau du directeur pour parler de mes infractions. Ça se passait au moins une fois par semaine. La pauvre, je la surchargeais de travail alors qu'elle avait déjà sept autres enfants à élever. Mais faire des bêtises était plus fort que moi. Il fallait toujours que je me mette en avant ou bien que je fasse une connerie. Un jour, tout dérapa. Au départ, c'était gentillet et cela ne devait pas faire des dégâts comme ça. J'avais fait un pari avec des potes, il consistait à séduire ma professeur d'anglais qui était âgée seulement de 22 années. Je me rendais bien compte des charmes que j'avais alors cela me semblait simple. A chaque fois qu'on était en cours avec elle, je la fixais, lâchais quelques paroles qui avaient pour but de la séduire. Cela prit un certain temps mais au final, j'arrivais à mes fins. Gentleman que je suis, je l'invitai au resto. Elle était charmante comme fille. Quand on était tous les deux, j'oubliais complètement qu'elle était ma prof et que j'étais son élève. Dans ma tête, on était simplement deux personnes qui passaient du bon temps ensemble. La soirée se finit rapidement … dans son lit. Oui ma première fois était avec ma prof d'anglais. Qui l'aurait cru n'est-ce pas ? Le lendemain, je suis allé vite m'en venter à mes copains. Ils étaient tous surpris mais moi j'étais fier de moi. J'avais réussi mon pari et maintenant on devait me respecter. Après cela, j'évitais les cours d'anglais ou même je n'y allais plus. Elle essayait de me contacter en appelant mes parents pour dire que je venais pas en cours mais cela m'empêchait pas de sécher. Le soucis c'est que des photos de nous au restaurant firent le tour des réseaux sociaux. Rapidement, le directeur fut prévenu et me convoqua dans son bureau. La sentence fut fatale. J'étais renvoyé et Madame Anglais se retrouvait au chômage. Heureusement que c'était un bon coup ! Ma mère fut furieuse et il fallut me trouver une autre école. Bref, comme d'habitude, je faisais n'importe quoi.

○ En 2004, notre famille déménagea aux États Unis. Notre père avait eu un poste là bas et nous étions forcé de suivre. Moi j'avais pas envie j'étais bien à Rome. J'avais mes amis et maintenant on m'enlevait tout ça pour quoi ? Aller suivre papa comme un pigeon. Je mis quelques mois à m'y habituer. Je me fis des amis rapidement ce qui m'étonnai car je n'étais pas le genre de mec à aller voir les autres. Je commençais à prendre des cours de batterie et de chant. J'avais toujours aimé cela, c'était devenu ma passion. Avec des potes, on décida de former un groupe qui s'appelait « Black Wings ». Ce n'était pas moi qui avait choisi le nom mais je trouvais ça cool alors j'avais laissé faire. Les études avancèrent très vite, j'avais choisi comme cursus : psychologie parce que ça m'intéressait d'étudier le comportement des autres. Bref, voilà c'était ma vie.